Plusieurs contraintes ont été servies au menu de ce À vos plumes spécial gourmandise ! Portraiturer une soirée d’après son menu, décrire ce qu’on aime, ce qu’on n’aime pas, partager un repas… Les résultats de ces moments d’écriture ne manqueront pas de vous mettre l’eau à la bouche !

A la table du Général :

Le petit écho des Alpes-Maritimes :
En présence des grands corps de l’armée, le dîner a été servi dans la grande salle à manger du Palais de l’Elysée. Dommage que les grands cerveaux n’aient pas été conviés…
Avec l’approbation du Général, le cuisinier de l’Elysée avait concocté un menu qui avait de quoi satisfaire chaque gaillard de notre chère Armée !
En entrée, un « Velouté Germiny », d’un vert kaki assorti à la couleur des tapis déroulés lors de l’arrivée des invités.
Ensuite, c’est la Marine qui était mise à l’honneur avec le « Bar froid assaisonné à la Parisienne ». Notons ici une flatterie subtile envers la gente féminine qui comme chacun sait brille par son absence dans les rangs de la Grande Muette.
La dégustation continuait par un hommage appuyé à la cavalerie et au régiment du train, avec une . « Selle d’Agneau de Pauillac rôtie ». Pauillac, une ville chère au Général puisqu’il y a rencontré Yvonne Trogneux qui est devenue qui l’on sait !
Des « haricots verts au beurre » en accompagnement, venus tout droit des prairies des plages du débarquement. Ce charmant légume est une marque d’estime discrète à notre célèbre cousin d’Amérique (Harry Cover ).
Pour clore ce festin un « Parfait Trianon » était proposé au dessert. Certains y ont vu les ambitions cachées du Général pour un transfert du gouvernement au Château de Versailles, d’autres plus pragmatiques y ont vu la simple nécessité de limiter les frais de blanchisserie (les potentielles tâches se fondant délicatement dans la couleur des fauteuils), un égard confraternel du Général envers ses fidèles généraux ( grand âge oblige), en quelque sorte.

a table

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Dans ma p’tite soupe

Dans ma soupe, je rêve de mettre :

Un bouquet de romarin, de laurier, de thym
Pour faire des étincelles,
Du curry, du carry, pas de cumin, pas mon chéri,
Un ouistiti avec ses radis,
Un drôle de zozo avec son wapiti,
Un kangourou et une Kangoo pas rousse,
Des fruits d’ici et des kiwi de là-bas,
Un verre d’hydromel et du vin d’orange,
Une pastèque et une pieuvre Gorgone
Du piment pour les pipelettes,
Des haricots mon coco,
Des courges violon, des courges xylophone et des courges carrosse,
Des pousses de soja et de la jaja
Des pousse-pousse et des Uber vélo,
De l’hydrolat d’ogre et de l’hydre pas drôle,
Enfin, de jeunes pousses et des vieilles branches,
Des rêves éveillés et de la sauge d’une nuit d’été !

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Fromage ou dessert ?

Fromache ou desssert … ? Ach ! bourquoi choissir ?
Si on s’arrête au fromage, on finit sur une note salée, …il nous manque un je-ne-sais-quoi.
Si on termine par un dessert, c’est souvent une explosion de sucre, pitié pour les petits estomacs !
Tentons le consensus, et Pas forcément mou !
Pourquoi pas un Roquefort fleuri sur une tranche de pain au noix ensoleillé par une gelée de figues?
Prenez une tranche de pain aux noix, tranchée finement, faites la toaster légèrement,
Recouvrez la délicatement d’une lichette de Roquefort puis d’un voile léger de gelée de figues !
Une seule bouchée et c’est tout l’Univers qui s’invite au palais :
- le croustillant mordoré des blés, qui bruissent en se mouvant au moindre souffle d’air,
- Le velouté blanc et moelleux du lait cru des brebis qu’on entend presque bêler,
- le persillé capiteux et vert , plus ou moins ombré du champignon sorti du néant de la terre rocailleuse,
- et le fondant roussi de la figue murie au soleil d’été et gorgée du chant des cigales.
Croquez la deuxième bouchée en fermant les yeux, vous entendrez les sabots des brebis frapper les roches calcaires des caves d’affinage du Roquefort, encore plus réjouissant !

 

Marie

 

Messieurs, nous vous remercions pour votre collaboration à la recherche scientifique,
et patati patata, repatati repatata....
Il faut dire que c'est la seule fois où j'ai failli connaître la lévitation.....
Voici le numéro de tel. de la compagnie de taxi, 7/7 jours et nuits, nous avons communiqué vos noms et adresses, appeler pour tout problème éventuel........
(pour la petite histoire le 15 sera mis en place 5 ans plus tard sous l'impulsion de Madame Simone Veil)
Que des jeunes hommes, même tranche d'âge, point commun nous nous destinions à la recherche toutes disciplines confondues.....
Premier choc : une banane ! dans la bouche c'était une betterave... La surprise du chef fut le pompon ! cette salade que nous appelons doucette (la mâche ), dans la bouche une côtelette grillé.... Je ne me suis jamais autant mordu la langue !.....Ainsi que mes compagnons du moment.....Fin de l'expérimentation....
Ce qui me ramène à une rencontre beaucoup plus tard, sur la route des Indes; un vétéran de la guerre du Viêt-Nam, me conta une étrange histoire menée par l'armée Américaine à propos du goût....Mais chut ! silence, ça sera pour une autre histoire.......
Pour info ; les progrès des neurosciences due malheureusement aux accidents de la route, il existe sous la langue un dispositif nerveux qui est compatible avec..... L’ouïe !....

Pierre

 

NARRER UNE FIN DE REPAS REUSSIE

Faire le choix de mesurer mon appétit pour pouvoir réserver à mon estomac une petite place pour l'entrée du repas, une moyenne place pour le plat et une très grande place pour le dessert.
Peu importe le dessert mais plus grande encore pour un bavarois fruité. Je peux même m'en régaler au petit déjeuner, m'en délecter au déjeuner, m'en collationner au goûter et m'en festoyer au dîner.
Oui il est là, devant moi et je le dévore des yeux. Celui qui me nargue somptueusement posé sur la table, celui qui attend d'être croqué, dégusté, englouti et ingéré. Mes papilles s'émoustillent et se réjouissent de savourer incessamment ces doux fruits parfumés, suaves, succulents qui surplombent cette divinité.
Soudainement, l'envie devient irrésistible et mon cerveau offre à ma main une cuillère. Mon bras s'allonge alors pour atteindre cette merveille. La cuillère s'enfonce alors dans la profondeur du bavarois. Elle tourne délicatement dans la texture gélatineuse de ce délice d'une blancheur immaculée. Puis ma main porte à ma bouche cette douceur exquise et moelleuse. Un voyage gustatif et doucereux qui me transporte....
Cuillères après cuillères le voyage se poursuit lorsque mon estomac m'insuffle STOOOOOP. Que faire ? Je ne comprends pas... Mais que me dis-tu ? Pourquoi arrêter ce voyage ? Raison ou déraison ?
Je choisi la déraison qui est VIE et qui FAIT VIVRE

 

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LES CINQ SENS EN EVEIL (sans utiliser le mot miel)

Lorsque je t'admire ton charisme me subjugue. L'épaisseur de ton être transpercée par la lumière m'émeut.
Lorsque je t'entends tu m'incites à ne rien faire, à faire silence. Le son de ta voix m'apaise et m'invite au cocooning. Dans quelle sérénité tu m'installes !
Lorsque je te sens, tu m'invites à une promenade au creux de la nature, boisée et intense entre ombres et lumières.
Lorsque je te goûte j'avale et je déglutis ta saveur suave, délicate et douce.
Et alors lorsque je te touche, ta chaleur m'enveloppe, tu te fais collant, tu t'accroches ... et avec quelle sensualité

 

Chantal

 

Fromage ou dessert ?

Ça a commencé comme ça…
agapes improvises avec amis substantiels,
ripailles gustatives et amitiés délectables.
Les victuailles sont arrivées dans les bras des gueuletonneurs.
Boire et boustifailler, rire et s’amuser, on sait faire !
Ce diner ne fut point dînette, mais banquet et bonne chère, réjouissances gustative et conviviale.
Les goûts se sont succédés : aigre-doux et croustillant, moelleux et ferreux, poivré et sirupeux, velouté et âpre.
Comme toujours, le goût empyreume s’est invité, merci à Jojo à la grillade !
Et que l’on graille et que l’on rit, et que l’on déguste et que l’on refasse le monde, et que l’on mastique et que l’on s’engueule.
Et comme toujours, Marie-Claude a demandé, fromage ? dessert ?
Et comme toujours on a dit, les deux !
Et tout est arrivé en même temps, et tout a été dégusté en même temps. Raisins et gruyère, crottin de chèvre et moelleux au chocolat, camembert et miel parfumé, charlotte aux fraises et bleu…
Les repas c’est comme les amitiés… faut mélanger toutes les saveurs !.

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Dans ma p'tite soupe

Dans ma p’tite soupe, je rêve d’y mettre
Un p’tit silex, une soupe au caillou c’est complexe !
Du menu fretin, ça mange pas d’pain.
Des champignons kakis, tout pour le charivari,
Et des gros choux rouge, pour que rien ne bouge !
Du wasabi vert, ça donnera comme un air,
Une gouttelette de whisky, c’est anti-pipi au lit.
Du jeune quinoa, pour le bobo vegan ça passera,
Et du rutabaga, c’est bon pour le foie.
On fera l’impasse sur le zébu mais pas sur le zeste : mais vraiment pour le citron tout est dans le geste !
Et le plus important : j’y mettrai de l’amour, c’est ça qui rend un plat excellent !
Pas vrai ?

J’aime, j’aime pas

Si je peux tuer pour du chocolat, je suis prête à mourir pour de la crème. Autant bec sucré que salé, pour moi les fromages et les fruits se marient bien, et j’aime tout autant les plats d’hiver roboratifs que les salades d’été toutes colorées.

Mais loin très loin de moi, les abats et leur cortège de boudins noirs, de faisans et autres bêtes sauvages, plus encore quand les flageolets s’invitent à la table!

Catherine

 

Après tout pourquoi pas ? Une soupe au lieu d’un gâteau …
Mais pas n’importe quelle soupe, une soupe qui a fait rêver ; imagine ces vieux marins gênois des premières découvertes du nouveau monde… En train de gesticuler, racontant leurs aventures au fond des tavernes enfumées… A moitié ivres se rappelant le goût de la tomate après ces longs mois de traversées… Et cet autre marin en pleurant cette belle étrangère, qui est allé creuser dans la terre, pour lui faire cuire ces étranges condiments ressemblant à des pommes, comme ses seins…
Oui ! Trinquons ! à toi, l’ancien fais nous trinquer ! De retour en Espagne, ce soldat complètement fou, dansant, caressant, amoureusement, il faisait même ses prières devant ce coffret tout moche et vulgaire, le seul à bord sans or… chantant, pleurant, vociférant : ils m’ont sauvé la vie !! la vie !!
Il nous montra le contenu : quoi ? des cailloux ! Il nous regarda fièrement et dit : ils le nomment haricots !
Oui, trinquons encore ! Pour Marco Polo berçant notre enfance et les pasta de mama !

Goût venu d’ailleurs
Plante royale, Pistou
Pour l’éternité.

 

Pierre

 

Phrases poétiques à déguster… littéralement !

C'est la joie du partage qui rend toutes saveurs incomparable

Le coin de tes lèvres blanchi de tes coupables agapes me bouleverse.

Viens en mon palais, Al dente, de tous tes délices me papillonner

Déambuler au milieu de ce kaléidoscope de couleurs, m'enivrer de cette cacophonie de sons, humer ces quintessences, palper ces formes extraordinaires, me délecter de toutes ces offrandes : Jouissance de la Vie