Une nuit à la belle étoile
Je connaissais Juliette depuis deux ans déjà. Je l’avais rencontrée au collège. J’aimais son humour et la confiance en elle qu’elle dégageait. Très vite, nous sommes devenues inséparables. À la fin de notre classe de quatrième, nous décidâmes de passer l’été ensemble : nous aurions ainsi le temps de mieux nous connaître.
Nous étions en Auvergne pour les vacances entières, reçus par ses grands-parents. Ils étaient bourrus mais accueillants et chaleureux. Nous ne voyions pas le temps passer, les journées paraissaient si courtes que nous n’étions pas certaines le soir de les avoir vraiment vécues. Un soir de juillet, Juliette et moi décidâmes d’aller dormir à la belle étoile. Depuis notre arrivée, nous rêvions de cette soirée sans doute exceptionnelle. Nous avions tout planifié, notre repas, le matériel nécessaire et la destination. Nous devions séjourner dans un grand champ à l’abri du vent. Ce soir était le grand soir. Nous avions prévu de partir tôt et de traîner, mais une fois en route, nous étions si impatientes que nous nous mîmes à courir à toutes jambes pour atteindre notre petit paradis. La vue portait jusqu’à un grand lac entouré de collines derrière lesquelles le soleil se couchait. Nous apercevions vaguement la lune et quelques étoiles commençaient à apparaître.
C’était incroyable cette sensation de liberté, de se sentir coupé du monde qui nous entoure, mais aussi les éléments naturels et la beauté de ces simples choses. Tout ça entraînait une remise en question sur nos choix, notre personne, nos parcours. C’était un « grand bol d’air frais » qui nous ramenait à la réalité et qui nous rappelait qui l’on est et d’où l’on vient.
Nous avons monté la tente, puis nous avons fait un feu de camp pour nous réchauffer. Pendant que Juliette faisait le tour du lac, je m’assis pour regarder tout ce qui m’entourait. Les arbres semblaient hauts et imposants. Au sol, l’herbe était sèche à certains endroits. La lune continua son ascension et finit par illuminer la surface de l’eau jusqu’au moindre recoin. Quand mon amie revint, nous parlâmes encore un peu puis nous nous endormîmes sans manger. Nous nous étions nourries de tant de beauté que notre estomac paraissait le cadet de nos soucis.
Le lendemain, nous fûmes réveillées par le soleil qui éclairait notre tente. Nous sortîmes pour observer ce bel endroit dès le matin sous ses différents angles. Il faisait tellement bon que nous décidâmes d’aller nous baigner et de déjeuner au bord du lac. Nous finîmes pars rentrer en fin d’après-midi, après de longues discussions et de grands moments de rigolades. Difficile pour nous deux d’oublier cet été et cette nuit si particulière en compagnie du lac.