La Villa Saint-Hilaire propose une exposition virtuelle en deux volets à partir de ses collections patrimoniales
Pauline Borghèse à Grasse :
En lien avec les festivités du Bicentenaire 1815-2015 et avec le thème retenu par Exporose, Pauline Bonaparte, Princesse Borghèse et son séjour à Grasse en 1807, la bibliothèque expose un manuscrit original d'un poème composé par Marius Raybaud, professeur de réthorique au collège de Grasse et une pièce de théâtre écrite par Edmond Hugues mettant en scène la Princesse Pauline et la famille de Sabran-Pontevès chez qui elle est en convalescence.
Galerie de chromolithographies de roses d'après deux ouvrages :
Les Roses : Histoire, culture, description de Hipollyte Jamain et Eugène Forney. Paris, 1873.
Ce très beau livre est réalisé par deux spécialistes des roses, Hippolyte Jamain, horticulteur-rosiériste, et Eugène Forney, professeur d’arboriculture.
Le Livre d'or des roses : Iconographie, histoire et culture de la rose de Paul Hariot. Paris, 1904.
Cet ouvrage est également réalisé par un spécialiste, Paul Hariot, pharmacien botaniste, attaché au Museum national d'histoire naturelle.
Pauline à Grasse
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La Princesse Pauline, (Ajaccio , 20.X.1780, Florence, 9.VI.1825), sœur préférée de Napoléon 1er, épouse le général Leclerc en 1797. Elle accompagne son mari dans l’expédition de Saint-Domingue durant laquelle ce dernier contracte la fièvre jaune et meurt le 01 janvier 1802.
De retour en France, ses frères (le Premier Consul et Joseph) organisent un mariage avec le Prince romain, Camille Borghèse en 1803. Mais Pauline ne se plait pas à Rome et décide de s’installer à Paris, rue du Faubourg-Saint-Honoré dans l’hôtel Charost, puis au Petit Trianon. En 1804, elle perd son fils de 6 ans qui était d’une nature fragile. Napoléon devenu roi d'Italie en 1806, élève Pauline au rang de duchesse de Guastalla.
En 1807, pour des raisons de santé, la Princesse veut prendre les eaux en Provence, et obtient difficilement l’autorisation de l’Empereur de s’installer quelques temps à Gréoux-les-Bains. Une fois l’été achevé, elle décide de passer l’hiver à Nice. C’est lors de ce voyage, qu’elle séjourne une première fois à Grasse.
On sait que son arrivée à Grasse a été scrupuleusement préparée par les autorités locales de l’époque. Afin d’accueillir S.A.I. la princesse Pauline, le 07 octobre 1807, le maire de Grasse, Monsieur Aubin, demande au chef de brigade de la Garde nationale, Monsieur Courmes-Courmes, de mobiliser la Garde Nationale. (1)
Des avis de mobilisation sont publiés, invitant les jeunes gens, « ainsi que ceux qui pourraient se procurer un cheval » , à s’organiser en escadron de cavalerie, prêt à escorter la princesse lors de son arrivée et au moment de son départ pour Nice.
Une circulaire est également publiée en direction des amateurs de musique afin d’accompagner la princesse depuis la mairie jusqu’à son domicile. Elle sera escortée par les vétérans afin de « maintenir le bon ordre ». Pauline sera hébergée à l’hôtel Pontevès (aujourd’hui Musée International de la Parfumerie) par Monsieur et Madame Amic.
Pour l’anecdote, on retrouve dans le registre d’état civil de la commune de Grasse du 27 novembre 1807, un acte de naissance de « Pauline-Camille Bain ». « Son Altesse Impériale et Royale Madame la princesse Pauline de Borghèse, marraine de la susdite fille a honoré le présent acte de sa signature » !
La Princesse Borghèse fera plusieurs allers retours entre Grasse et Nice, le temps que sa demeure niçoise soit décorée et meublée selon son goût.
Frédéric Masson (2) décrit assez précisément les péripéties des traversées des torrents et rivières en crues entre Grasse et Nice, ainsi que le passage du Var dont trois arches du pont étaient emportées.
(1) Cette correspondance entre différentes personnalités de la commune afin de préparer la venue de la Princesse est conservée aux Archives Municipales sous la cote 2D2/5.
(2) Napoléon et sa famille, Frédéric Masson – Paris : P. Ollendorff, 1897-1919. – 13 vol. ; in-8, volume 4 p. 436 Cote : FGA C13282.
Les roses : histoire, culture, description de H. Jamain et E. Forney
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Vers présentés par Marius Raybaud
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le livre d'or des roses … de P. Hariot
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Pièce historique de Edmond Hugues
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Zoom sur la chromolithographie
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La chromolithographie trouve son origine dans la lithographie, procédé qui permet la multiplication des tirages.
Cette technique nécessite l'utilisation d'une pierre particulière, pour la plupart extraite dans une carrière près de Munich. Apres une minutieuse préparation de celle-ci (grainage et ponçage ), on dessine une composition qui doit être inversée avec un crayon gras ou une encre grasse (appliquée à l'aide d'une plume ou d'un pinceau). Le gras est fixé sur la pierre par l'application d'une gomme arabique.
Après avoir humidifié la pierre, le lithographe encre la pierre puis pose délicatement la feuille de papier sur la pierre. Enfin, il applique une pression sur cette feuille, retire la presse et soulève délicatement l'épreuve qu'il met à sécher à plat.
A la suite de l'invention de la lithographie au XIXe siècle, les grands lithographes de l'époque, Engelmann et Lasteyrie, tenteront de colorier les épreuves obtenues. Apparaît les impressions en couleurs : la chromolithographie.
Pour obtenir une couleur supplémentaire, on utilise une autre pierre. Progressivement, les couleurs se multiplient ( le nombre et pierres aussi) et deviennent de plus en plus vives.
Ce procédé d'impression en couleurs connaîtra son âge d'or à la fin du XIXe, début du XXe siècle et permettra à l'affiche de connaître un essor extraordinaire, notamment celles de Toulouse-Lautrec.