Une artiste à l’épreuve de la guerre 

Marguerite Burnat-Provins 1914-1915

 

Texte de la conférence donnée par Claude Mengès-Mironneau, Conservatrice des Antiquités et Objets d'Art et Paul Mironneau, Conservateur Général du Patrimoine, à la Villa Saint-Hilaire à l'occasion d'une journée d'hommage à Marguerite Burnat Provins organisée en partenariat avec l'Association française des Amis de Marguerite Burnat Provins.

Le 2 août 1914, Marguerite Burnat Provins est à Saint-Savin dans les Pyrénées. Le coup de tocsin annonçant la mobilisation va être pour elle le déclencheur d'une série de visions hallucinatoires qui donneront les 3000 personnages de "Ma Ville", mais aussi d'une prise de conscience et d'un positionnement fort contre la guerre. C'est ce qu'elle exprimera par une chronique quotidienne dans "Le Courrier de Bayonne", durant les années 1914-1915.

C'est cet engagement de l'artiste écrivaine que Monsieur et Madame Mironneau analysent à travers une lecture attentive de ces chroniques.

"Une artiste à l'épreuve de la guerre, Marguerite Burnat Provins 1914-1915" nous fait découvrir cet aspect moins connu mais très important de ce personnage dont une grande partie de l'oeuvre a été réalisée à Grasse.

 

Horreur des neutres

Aux Neutres : la série d’articles auxquels Marguerite Burnat-Provins donne ce titre paraît dans le Courrier de Bayonne et du Pays basque en janvier-février 1915 ; une chronique presque quotidienne que l'écrivaine y tient depuis l’été 1914 et jusqu’à l’automne 1915, avant son départ en décembre pour la région parisienne. La femme est entière, ce sont les tièdes qu’elle a en horreur, les indifférents, et même les « neutres », ces êtres sans couleur qui répugnent tant à sa générosité de feu.

Ces neutres, au sens propre, ce sont les nations restées hors des camps qui s'affrontent, cautionnant par leur inertie le crime perpétré sous leurs yeux par les Allemands. L'objectif le plus immédiat est une analyse politique, une évaluation de l’opinion, sans perdre de vue l'intention patriotique...

 

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Anthor  
Fig. 1 : Cantin, 1890. BP 44/11
©Coll. Villa Saint-Hilaire, Grasse