Le roman de Frank Herbert Dune a été une source d’inspiration pour de nombreux musiciens : parmi eux, Klaus Schulze, ancien membre de Tangerine Dream et pionnier de la musique électronique. Fervent admirateur de Frank Herbert, il a proposé des adaptations musicales du roman. Dans son dixième album solo, “X”, il dédie un morceau au héros, Paul Atréides. Il poursuit son inspiration et intitule son album suivant “Dune” bien que le visuel du disque soit une référence au film Solaris de Tarkovsky.
Le premier morceau, éponyme, déroule une plage instrumentale d’une demi-heure, où se mêlent avec finesse plages de synthétiseurs et volutes arabisantes menées par les cordes d’un violoncelle, puis surgissent au loin des chœurs, un peu inquiétants. Il en résulte une musique atmosphérique dans laquelle on se sent rapidement enveloppé, puis porté dans un univers énigmatique.
Le second morceau « Shadows of ignorance » (qui devait s’appeler au départ “Arrakis”) est plus rythmé avec des accents futuristes, la voix du chanteur Arthur Brown scande un long poème de Schulz, puis le violoncelle revient, mais un peu plus percussif et vers la fin les choeurs de nouveau. Le tout a un effet résolument hypnotique qui nous embarque également très loin.
Le troisième morceau démarre par des sonorités de synthétiseurs et des scansions de boîtes à rythmes : cela instaure immédiatement un climat encore plus hypnotisant, par le procédé de l'accélération et de la répétition. On n’est pas loin des musiques répétitives et minimalistes d’un Philippe Glass ou d’un Steve Reich.
Cette musique originale et captivante est un somptueux prolongement sonore à la saga Dune. Belle découverte !