Nouvelle d’Honoré de Balzac (1799-1850) intégrée en 1846 à La Comédie humaine, œuvre monumentale de cet écrivain majeur du XIXe siècle, avec plus de 90 romans, nouvelles, contes et autres essais dressant un portrait exhaustif, une peinture de la société au XIXe siècle.
« Vous ne figurez pas ce que c’est que La Comédie Humaine ; c’est plus vaste littérairement parlant que la cathédrale de Bourges architecturalement », écrit Balzac à son amie Zulma Carreaud.
Cette nouvelle fait partie de l’ensemble Études philosophiques.
L’intrigue qui se situe au XVIIe siècle convoque deux personnages réels, les peintres Porbus et Nicolas Poussin, et un personnage imaginaire mais authentique, Frenhofer, peintre qui nourrit l’ambition de réaliser un portrait de femme parfait.
Le Chef-d’œuvre inconnu peut être considéré comme un roman d’apprentissage, celui de Poussin, apprentissage du regard et par le regard, en opposition avec le regard désabusé et sage de Frenhofer, pourtant unis par la soif de voir, de regarder.
Cette courte nouvelle propose ainsi une véritable réflexion sur l’art et ses pouvoirs. Balzac interroge le lecteur : Comment insuffler à l'art le mouvement de la vie ? Qu'est-ce que la peinture doit ou ne doit pas représenter ? Quels sont les tourments du peintre ? Qu’est-ce qu’un Chef-d’oeuvre ? Le regard de l’un n’est pas le regard de l’autre et il faut attendre la chute pour comprendre si c’est le récit d'un échec, ou au contraire, celui d'une réussite.
Écrit en 1832, il y a presque 190 ans, ce livre peut se valoir aussi d’être une analyse des peintres modernes.
Un classique passionnant que l’on peut conseiller à tous, amateurs d’art ou non.