Premier roman d’Hugo Lindenberg, lauréat du prix de Livre Inter 2021.
Dédicace : « Aux enfants seuls et aux aliénés » H. Lindenberg
« Etre orphelin, c’est comme si on ne pouvait pas être un vrai enfant »
L’enfant n’a pas encore 10 ans, et rien ne lui semble plus rageant qu’un après-midi à la plage sans personne avec qui jouer. Jusque-là, le jeune héros d’Un jour ce sera vide, avait trompé son désœuvrement en épiant les familles dites normales « J’aurais bu leur sang si ça m’avait permis de comprendre ce que c’est que d’avoir une famille comme les autres.».
Isolé, il s’ennuie entre une grand-mère attentive et adorée mais dont il a honte et une tante folle qui l’effraie.
Baptiste, le rejeton de l’une de ces tribus exemplaires, lui propose son amitié, bien vite scellée autour d’un sacrifice rituel (la nécropsie d’un cadavre de méduse au moyen d’un bâton). Tout semble si simple pour Baptiste : nager, courir, rire, être un garçon, penser. Tout est très compliqué pour le narrateur : « rien ne m’est plus étranger qu’un garçon de mon âge ».
Ce livre est le récit de cet enfant dont la voix porte le poids de la honte, la honte sociale et la honte de l’enfant qu’il est, un enfant marqué par le silence dans lequel il est plongé.
C’est un roman superbement écrit, rempli de mélancolie déroulant le fil de la narration à la façon de cartes postales ; chaque chapitre se présente comme la photographie d’un moment, d’une sensation, d’un souvenir. Chacun de nous peut se reconnaître dans l’univers de cet enfant qui nous parle avec infiniment de douceur de nos drames intimes et de nos rêves balayés par les vagues de la vie.