Et si c’était ça la poésie, recevoir la vibration du monde ?
Traduction du portugais (Brésil) et présentation de Inês Oseki-Dépré & l’auteur
Que le corps s’en fasse la chambre d’écho et que les mots se mettent à vibrer, à s’embrasser, à danser, à résonner ? Et si c’était un abandon ? Un contact avec autre que soi, qui rentre en soi et devient plus soi que soi.
Etre disponible à ce que l’on attend pas, si c’était cela aussi la poésie ?
« Galaxies » est un poème monde, d’un souffle lyrique charnel et épique, de mille yeux comme des pages lancés dans l’espace pour le percer et voyager, faire corps et entrevoir un chant de l’intérieur. Il ne faut pas avoir peur de cette phrase qui au fil de ces quelques 131 pages ne respire jamais ni ne s’arrête et n’est jamais ponctuée. Telle est la matière du poème qui refuse le recul et prend le parti de dire que nous nous métamorphosons et que nous ferons corps avec ce poème. Se mêler au flux, y participer, tel est la gageure.
Le Brésil des années 60 était de tous les défis de la modernité et de la littérature mais la poésie n’était pas en reste. Chantre de la poésie concrète et du modernisme brésilien, Haroldo de Campos prend la poésie de tous les temps et de toutes les langues à bras le corps de l’avenir et du futur. Il lance une phrase en 50 poèmes dans un chant cosmique, comme une matière sonore galactique qu’il faudrait entendre en portugais car la musicalité sensuelle et visuelle est ici le sujet même de cette écriture étonnante et baroque.