Grâce à une sélection originale d’ouvrages patrimoniaux et d’iconographie, « Entre Ville et jardin, une image du monde » nous aide à mieux comprendre l’évolution du rapport de l’homme à la nature et à son territoire tout en la reliant à notre histoire locale.
L’objectif de cette exposition est d’éclairer la spécificité de la Villa Saint-Hilaire « Centre de Ressources Maison, Jardin et Paysage » et de présenter sous un jour nouveau, la richesse de ses collections.
L’Antiquité gréco-romaine : une relation à la nature selon les principes du cosmos ...
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Dans un premier temps, le public est convié à s’immerger dans la période gréco-romaine pour appréhender le regard que les anciens Grecs et Romains ont porté sur le monde terrestre, notamment à travers la manière d’organiser leur territoire : la cité y était appréhendée comme un cosmos, un tout ordonné selon les principes de l’ordre et de la beauté.
Si cette conception se présente d’abord comme universelle, elle prend aussi appui sur une réalité géographique : le foyer de civilisation du monde méditerranéen. Encadrée, domestiquée et organisée à travers des structures politiques et administratives d'une cité romaine telle qu'Antipolis, la nature est également représentée dans le cadre des jardins d'agrément, aménagés dans de nombreuses villas de la région. Elle peut être aussi perçue comme sauvage et repoussée alors hors de la Cité.
L’horizon transcendantal de l’urbanisme médiéval …
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Le second volet de l’exposition évoque le changement radical qui se produit au Moyen-âge dans l’appréhension du monde environnant. Une angoisse métaphysique alliée à une forte attirance du divin caractérisent cette période et vont engendrer une nouvelle conception de l’espace habitable : repliement sur soi et élévation du regard vers le ciel. Le centre médiéval de Grasse en est un exemple saisissant tant il nous permet d’éprouver à merveille cet horizon devenu transcendantal. Une rupture radicale oppose alors ville et campagne.
D’autre part, la nature reléguée dans les « déserts » permet aussi l’accès au divin.
De la renaissance à l’époque moderne : un regard « ouvert » sur la beauté du paysage
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De profonds bouleversements scientifiques, religieux et politiques marquent la période qui va de la fin du moyen âge jusqu’à l’époque moderne. Il en résulte une nouvelle conception du monde. Dans le même temps, on assiste à l’invention, dans les arts et les lettres, du concept de paysage. Tous ces changements ont une résonnance dans l’espace urbain qui subit de nouveaux aménagements et s’ouvre sur le paysage environnant. Au niveau local, ces évolutions sont significatives : l’essor de la culture des plantes à parfum transforme la campagne grassoise. Grasse devient en même temps un belvédère de la Riviera française et un haut lieu de villégiature. La ville s’ouvre sur l’extérieur et affirme ainsi une spécificité.