Maison vide

 

L'Atelier VOIR s'associe avec À vos plumes !

Après avoir créé des diptyques photographiques sur le dedans et le dehors des maisons, l’Atelier Voir a passé le relais aux participants de l’atelier d’écriture À vos plumes ! pour que chacun, en s’inspirant des photographies comme d’un fond sonore, écrive des textes à la fois intimes et universels.

Sandra Mathieu, auteure d'Ermitages d'un jour, a animé un À vos plumes spécial ado, sur le thème Une nuit en pleine nature. Six participants ont relevé le défi avec brio, imagination, sérieux et brin de folie ! Vous trouverez les textes de : Adrien, Eléa, Haroun, Juliette, Léa et Rubens.
Nous sommes fiers de présenter ces textes. Ils nous prouvent que la littérature a de beaux jours devant elle et que la relève est assurée !
Nous remercions Sandra Mathieu pour sa présence et nos jeunes auteurs pour leur participation active !

Plusieurs contraintes ont été servies au menu de ce À vos plumes spécial gourmandise ! Portraiturer une soirée d’après son menu, décrire ce qu’on aime, ce qu’on n’aime pas, partager un repas… Les résultats de ces moments d’écriture ne manqueront pas de vous mettre l’eau à la bouche !

A la table du Général :

Le petit écho des Alpes-Maritimes :
En présence des grands corps de l’armée, le dîner a été servi dans la grande salle à manger du Palais de l’Elysée. Dommage que les grands cerveaux n’aient pas été conviés…
Avec l’approbation du Général, le cuisinier de l’Elysée avait concocté un menu qui avait de quoi satisfaire chaque gaillard de notre chère Armée !
En entrée, un « Velouté Germiny », d’un vert kaki assorti à la couleur des tapis déroulés lors de l’arrivée des invités.
Ensuite, c’est la Marine qui était mise à l’honneur avec le « Bar froid assaisonné à la Parisienne ». Notons ici une flatterie subtile envers la gente féminine qui comme chacun sait brille par son absence dans les rangs de la Grande Muette.
La dégustation continuait par un hommage appuyé à la cavalerie et au régiment du train, avec une . « Selle d’Agneau de Pauillac rôtie ». Pauillac, une ville chère au Général puisqu’il y a rencontré Yvonne Trogneux qui est devenue qui l’on sait !
Des « haricots verts au beurre » en accompagnement, venus tout droit des prairies des plages du débarquement. Ce charmant légume est une marque d’estime discrète à notre célèbre cousin d’Amérique (Harry Cover ).
Pour clore ce festin un « Parfait Trianon » était proposé au dessert. Certains y ont vu les ambitions cachées du Général pour un transfert du gouvernement au Château de Versailles, d’autres plus pragmatiques y ont vu la simple nécessité de limiter les frais de blanchisserie (les potentielles tâches se fondant délicatement dans la couleur des fauteuils), un égard confraternel du Général envers ses fidèles généraux ( grand âge oblige), en quelque sorte.

a table

***

Dans ma p’tite soupe

Dans ma soupe, je rêve de mettre :

Un bouquet de romarin, de laurier, de thym
Pour faire des étincelles,
Du curry, du carry, pas de cumin, pas mon chéri,
Un ouistiti avec ses radis,
Un drôle de zozo avec son wapiti,
Un kangourou et une Kangoo pas rousse,
Des fruits d’ici et des kiwi de là-bas,
Un verre d’hydromel et du vin d’orange,
Une pastèque et une pieuvre Gorgone
Du piment pour les pipelettes,
Des haricots mon coco,
Des courges violon, des courges xylophone et des courges carrosse,
Des pousses de soja et de la jaja
Des pousse-pousse et des Uber vélo,
De l’hydrolat d’ogre et de l’hydre pas drôle,
Enfin, de jeunes pousses et des vieilles branches,
Des rêves éveillés et de la sauge d’une nuit d’été !

***

Fromage ou dessert ?

Fromache ou desssert … ? Ach ! bourquoi choissir ?
Si on s’arrête au fromage, on finit sur une note salée, …il nous manque un je-ne-sais-quoi.
Si on termine par un dessert, c’est souvent une explosion de sucre, pitié pour les petits estomacs !
Tentons le consensus, et Pas forcément mou !
Pourquoi pas un Roquefort fleuri sur une tranche de pain au noix ensoleillé par une gelée de figues?
Prenez une tranche de pain aux noix, tranchée finement, faites la toaster légèrement,
Recouvrez la délicatement d’une lichette de Roquefort puis d’un voile léger de gelée de figues !
Une seule bouchée et c’est tout l’Univers qui s’invite au palais :
- le croustillant mordoré des blés, qui bruissent en se mouvant au moindre souffle d’air,
- Le velouté blanc et moelleux du lait cru des brebis qu’on entend presque bêler,
- le persillé capiteux et vert , plus ou moins ombré du champignon sorti du néant de la terre rocailleuse,
- et le fondant roussi de la figue murie au soleil d’été et gorgée du chant des cigales.
Croquez la deuxième bouchée en fermant les yeux, vous entendrez les sabots des brebis frapper les roches calcaires des caves d’affinage du Roquefort, encore plus réjouissant !

 

Marie

 

Messieurs, nous vous remercions pour votre collaboration à la recherche scientifique,
et patati patata, repatati repatata....
Il faut dire que c'est la seule fois où j'ai failli connaître la lévitation.....
Voici le numéro de tel. de la compagnie de taxi, 7/7 jours et nuits, nous avons communiqué vos noms et adresses, appeler pour tout problème éventuel........
(pour la petite histoire le 15 sera mis en place 5 ans plus tard sous l'impulsion de Madame Simone Veil)
Que des jeunes hommes, même tranche d'âge, point commun nous nous destinions à la recherche toutes disciplines confondues.....
Premier choc : une banane ! dans la bouche c'était une betterave... La surprise du chef fut le pompon ! cette salade que nous appelons doucette (la mâche ), dans la bouche une côtelette grillé.... Je ne me suis jamais autant mordu la langue !.....Ainsi que mes compagnons du moment.....Fin de l'expérimentation....
Ce qui me ramène à une rencontre beaucoup plus tard, sur la route des Indes; un vétéran de la guerre du Viêt-Nam, me conta une étrange histoire menée par l'armée Américaine à propos du goût....Mais chut ! silence, ça sera pour une autre histoire.......
Pour info ; les progrès des neurosciences due malheureusement aux accidents de la route, il existe sous la langue un dispositif nerveux qui est compatible avec..... L’ouïe !....

Pierre

 

NARRER UNE FIN DE REPAS REUSSIE

Faire le choix de mesurer mon appétit pour pouvoir réserver à mon estomac une petite place pour l'entrée du repas, une moyenne place pour le plat et une très grande place pour le dessert.
Peu importe le dessert mais plus grande encore pour un bavarois fruité. Je peux même m'en régaler au petit déjeuner, m'en délecter au déjeuner, m'en collationner au goûter et m'en festoyer au dîner.
Oui il est là, devant moi et je le dévore des yeux. Celui qui me nargue somptueusement posé sur la table, celui qui attend d'être croqué, dégusté, englouti et ingéré. Mes papilles s'émoustillent et se réjouissent de savourer incessamment ces doux fruits parfumés, suaves, succulents qui surplombent cette divinité.
Soudainement, l'envie devient irrésistible et mon cerveau offre à ma main une cuillère. Mon bras s'allonge alors pour atteindre cette merveille. La cuillère s'enfonce alors dans la profondeur du bavarois. Elle tourne délicatement dans la texture gélatineuse de ce délice d'une blancheur immaculée. Puis ma main porte à ma bouche cette douceur exquise et moelleuse. Un voyage gustatif et doucereux qui me transporte....
Cuillères après cuillères le voyage se poursuit lorsque mon estomac m'insuffle STOOOOOP. Que faire ? Je ne comprends pas... Mais que me dis-tu ? Pourquoi arrêter ce voyage ? Raison ou déraison ?
Je choisi la déraison qui est VIE et qui FAIT VIVRE

 

***

LES CINQ SENS EN EVEIL (sans utiliser le mot miel)

Lorsque je t'admire ton charisme me subjugue. L'épaisseur de ton être transpercée par la lumière m'émeut.
Lorsque je t'entends tu m'incites à ne rien faire, à faire silence. Le son de ta voix m'apaise et m'invite au cocooning. Dans quelle sérénité tu m'installes !
Lorsque je te sens, tu m'invites à une promenade au creux de la nature, boisée et intense entre ombres et lumières.
Lorsque je te goûte j'avale et je déglutis ta saveur suave, délicate et douce.
Et alors lorsque je te touche, ta chaleur m'enveloppe, tu te fais collant, tu t'accroches ... et avec quelle sensualité

 

Chantal

 

Fromage ou dessert ?

Ça a commencé comme ça…
agapes improvises avec amis substantiels,
ripailles gustatives et amitiés délectables.
Les victuailles sont arrivées dans les bras des gueuletonneurs.
Boire et boustifailler, rire et s’amuser, on sait faire !
Ce diner ne fut point dînette, mais banquet et bonne chère, réjouissances gustative et conviviale.
Les goûts se sont succédés : aigre-doux et croustillant, moelleux et ferreux, poivré et sirupeux, velouté et âpre.
Comme toujours, le goût empyreume s’est invité, merci à Jojo à la grillade !
Et que l’on graille et que l’on rit, et que l’on déguste et que l’on refasse le monde, et que l’on mastique et que l’on s’engueule.
Et comme toujours, Marie-Claude a demandé, fromage ? dessert ?
Et comme toujours on a dit, les deux !
Et tout est arrivé en même temps, et tout a été dégusté en même temps. Raisins et gruyère, crottin de chèvre et moelleux au chocolat, camembert et miel parfumé, charlotte aux fraises et bleu…
Les repas c’est comme les amitiés… faut mélanger toutes les saveurs !.

***

Dans ma p'tite soupe

Dans ma p’tite soupe, je rêve d’y mettre
Un p’tit silex, une soupe au caillou c’est complexe !
Du menu fretin, ça mange pas d’pain.
Des champignons kakis, tout pour le charivari,
Et des gros choux rouge, pour que rien ne bouge !
Du wasabi vert, ça donnera comme un air,
Une gouttelette de whisky, c’est anti-pipi au lit.
Du jeune quinoa, pour le bobo vegan ça passera,
Et du rutabaga, c’est bon pour le foie.
On fera l’impasse sur le zébu mais pas sur le zeste : mais vraiment pour le citron tout est dans le geste !
Et le plus important : j’y mettrai de l’amour, c’est ça qui rend un plat excellent !
Pas vrai ?

J’aime, j’aime pas

Si je peux tuer pour du chocolat, je suis prête à mourir pour de la crème. Autant bec sucré que salé, pour moi les fromages et les fruits se marient bien, et j’aime tout autant les plats d’hiver roboratifs que les salades d’été toutes colorées.

Mais loin très loin de moi, les abats et leur cortège de boudins noirs, de faisans et autres bêtes sauvages, plus encore quand les flageolets s’invitent à la table!

Catherine

 

Après tout pourquoi pas ? Une soupe au lieu d’un gâteau …
Mais pas n’importe quelle soupe, une soupe qui a fait rêver ; imagine ces vieux marins gênois des premières découvertes du nouveau monde… En train de gesticuler, racontant leurs aventures au fond des tavernes enfumées… A moitié ivres se rappelant le goût de la tomate après ces longs mois de traversées… Et cet autre marin en pleurant cette belle étrangère, qui est allé creuser dans la terre, pour lui faire cuire ces étranges condiments ressemblant à des pommes, comme ses seins…
Oui ! Trinquons ! à toi, l’ancien fais nous trinquer ! De retour en Espagne, ce soldat complètement fou, dansant, caressant, amoureusement, il faisait même ses prières devant ce coffret tout moche et vulgaire, le seul à bord sans or… chantant, pleurant, vociférant : ils m’ont sauvé la vie !! la vie !!
Il nous montra le contenu : quoi ? des cailloux ! Il nous regarda fièrement et dit : ils le nomment haricots !
Oui, trinquons encore ! Pour Marco Polo berçant notre enfance et les pasta de mama !

Goût venu d’ailleurs
Plante royale, Pistou
Pour l’éternité.

 

Pierre

 

Phrases poétiques à déguster… littéralement !

C'est la joie du partage qui rend toutes saveurs incomparable

Le coin de tes lèvres blanchi de tes coupables agapes me bouleverse.

Viens en mon palais, Al dente, de tous tes délices me papillonner

Déambuler au milieu de ce kaléidoscope de couleurs, m'enivrer de cette cacophonie de sons, humer ces quintessences, palper ces formes extraordinaires, me délecter de toutes ces offrandes : Jouissance de la Vie

 

GRAMINEE ERAGROSTIS 2 Version 3

Pour fêter le second anniversaire de la grainothèque, nos écrivants se sont amusés à parsemer leurs textes de graines… de la semeuse aux jeux de mots, du voyage d’une graine à l’exploration poétique d’une autre… Voici quelques pousses bien fraîches à déguster !

Elle délivre un précieux breuvage
Apprécié par tous les âges !!
Si tu étais humaine,
Je serais ta marraine
Main dans la main
Jusqu’au petit matin
Nous chercherions un petit lopin de terre
Pour nous y enfouir, et sous une pierre
Nous donnerions naissance à une branche de verveine
Qui serait à nouveau la reine
D’une main incertaine
Qui cueillerait la feuille infusante
Qui avec de l’eau bouillonnante
Aide à passer une nuit apaisante.

Le voyage d’une graine
La graine de l’amour, c’est ma graine à moi, mon phare, ma boussole, celle dont on a besoin tout au long d’une vie. Pourquoi me diriez-vous ? Parce que la vie est longue, il faut semer jour après jour autour de soi, pour bien pousser soi-même d’abord, et puis ensuite pour aider les autres à pousser aussi droit que possible. Je suis tout d’abord issue d’une graine de l’amour, par un beau matin d’automne, j’ai vu le jour. Mes parents m’ont donné de l’amour, j’ai pris tout ce qui était bon à prendre, j’ai laissé de côté la mauvaise graine, les mauvais jours, les peines et les blessures… Et puis moi aussi j’ai rêvé transmettre la graine de l’amour, je me suis bien appliquée, j’y ai mis tout mon amour, et j’ai enfanté de 2 belles petites graines ! Elles sont mes plus belles graines car elles ont les yeux en amande de leur géniteur ! Elles sont mes plus graines car elles me ressemblent, bien sûr !! Je leur dis souvent que les jolies graines ne sont pas les plus à envier, car ce qui compte c’est l’intérieur de la graine, son contenu plus que son contenant. Alors mes graines à moi, elles m’ont écoutée, leur intérieur est bon, bon comme le bon pain, et j’en suis fière ! Extérieurement, c’est bien l’amour qui est visible, la générosité du cœur, vous voyez, la générosité issue de la bonne graine vient bien du cœur de la graine ! Il y a tout intérêt à souffler l’amour sur une graine en germination, car l’amour est un peu contagieux, et c’est tant mieux.
Petite graine d’amour, quelles que soient ta couleur, ta forme, ton apparence, ton pays d’origine… si tu crois en l’amour, tu seras à ton tour graine d’amour ! Ton dernier jour viendra, certes mais ta plus grande satisfaction lorsque tu redeviendras poussière sera d’avoir enfanté l’amour.
Et la graine de l’amitié, quel est son parcours, quelles sont ses origines, quelle est sa finalité, sa fin ?
Ça, c’est une autre histoire mes amis !

Fanny

 

Ca y est, j’ai la migraine ! j’ai visité la graineterie du beau grainetier, quelle grainothèque fantastique ! Nous avons égrainé les casiers de graines… il est disert mais indigeste, j’en ai quand même pris de la graine ! Et j’en ai pris, de la graine donc, au sens plus littéral du terme. Mon égrainoir est plein, mon égraineuse va être remplie tout le printemps, je vais être experte en égrainement et l’égrainage n’aura plus de secret pour moi. Le beau grainetier ne m’a pas lâché la graine, petit à petit, c’est monté en graine, il m’a invitée à aller casser la graine, on en est arrivés à parler de s’échanger nos prégraines… et ça y est, j’ai la migraine !

L’apothicaire t’a donné
Le nom de cardiospermum
Pour soigner les gratouillis
Certainement tu plairais
A cet étrange Docteur Knock.

Le botaniste lui préfère
Te nomme le physalis
Caché au fond d’un calice
Tu te moques des prédateurs
Et t’apprête à te semer.

Et moi c’est dans mon assiette
Accompagné d’un dessert
De ta douce acidité
Tu relèves le trop sucré.
Tu es mon amour-en-cage !

Ce matin un bourdon, de fleurs en fleurs, est passé
Ce matin le pollen, de fleurs en fleurs s’est échangé
Ce matin le jaune de chaque fleur sous le soleil a brillé
Ce matin les pétales n’ont plus voulu s’ouvrir à l’été
Ce matin les sépales tous ensemble se sont resserrés
Ce matin la fleur a terni et tristement séché
Ce matin notre fleur semblant morte a pourtant travaillé
Ce matin quelle surprise, une nouvelle corolle s’est formée
Ce matin, incroyable, notre fleur de blanc s’est couronnée
Ce matin, avant de mourir, ses graines la fleur a maturé
Ce matin c’est le grand jour, le vent s’est enfin levé
Ce matin sont parties dans la brise les graines emparachutées
Ce matin tout le jardin a recueilli les volantes libérés
Ce matin chaque graine dans la terre s’est lovée
Ce matin c’est le printemps, de nouvelles pousses ont levé
Ce matin c’est l’été, le jardin s’est paré de jaune doré
Ce matin un bourdon, de fleurs en fleurs, est passé

Catherine

 

a) Pour casser la graine !

Au petit jour, égrainant mon chapelet, j’ajoutais à mes avés quelques prières pour que mes expériences botaniques me permettent de développer la production de ce petit jardin tant nécessaire à la communauté. Cet égrainement m’apaisait. J’espérais tant que ces prégraines se développent valablement. Je pourrai en enrichir la grainothèque et peut-être en proposer au grainetier.
Tiens donc, la graineterie est encore close et pourtant matériels d’égrainage : égrainoir pour égraineuse sont à l’extérieur. Ah, la mauvaise graine, il faudrait vraiment qu’il prenne de la graine le coco car la patronne va encore en faire une migraine.
Encore le temps de casser la graine. Qu’ai-je donc ce matin à grignoter : graines de courge, de tournesol, de sésame, un régal !

b) La semeuse de Larousse

Qu’il était bon le premier jour. Cette journée de septembre était tellement fabuleuse. La nature est encore si belle, préparant pourtant déjà sa prochaine renaissance au sortir de l’hiver à venir. Ce soleil d’été sur mes épaules, j’aurai finalement pu être bras nus. Quel plaisir de pouvoir détacher ma chevelure à l’abri des regards. Quel plaisir aussi que ce petit air - si légère brise - qui me rafraichissait se faufilant entre mes jambes mais qui ne suffisait pas à nuire à la rondeur des pissenlits. Aussi, j’ajoutais mon souffle régulièrement pour répandre ce qui permettrait de revivre une pareille journée l’année prochaine.
Au deuxième jour, je devais me tenir le plus immobile possible. Le régent du domaine m’avait aperçue et avait obtenu de mon père qu’il accepte quelques pièces pour que je lui serve de modèle.
Au troisième jour, je me retrouvais figée sur de la toile. Au quatrième, je découvris l’imprimerie et au cinquième davantage de mots que je n’en connaissais. Au sixième, j’entendis des sons encore inconnus on frappait de la monnaie. La lumière fut au septième au sortir de poches passant de mains en mains assouvissant transactions de toutes sortes ou sous la caresse de doigts à la recherche de précisions, de définitions.
Depuis, je découvre le monde !

2 - Le voyage d’une graine

Le processus créatif n’est-il pas parti sur une base un peu trop rapide ? Deux semaines n’auraient-elles pas été préférables plutôt que 7 jours seulement ?
Et si le serpent avait avalé la pomme.
Aurait-il incarné la mauvaise graine ? Aurait-il insufflé la beauté de la pomme, l’attirance de la pomme, ce piège de la pomme.
Et si le serpent avait avalé la pomme ?
Une fois, le fruit de la connaissance absorbé par le vilain, n’aurait-ce pas été l’avènement, sans précédent, d’une intelligence collective ? altruiste ?
Bien sûr, nous travaillons à davantage de partage, de fraternité, davantage d’égalité, davantage d’équité en somme.
Heureusement, les progrès de la génétique remédieront très prochainement à la différence, l’altérité. Tous identiques, donc tous d’accord pour une douce monotonie. Bienheureux les pauvres en esprit, plus besoin de discussions, de réflexions, ou pire de décisions.
Et le monde ira de soi, paisible, tranquille.
Retour au règne animal.
Dieu merci le serpent n’aime pas les pommes, il préfère les chapeaux !

Laurent

 

J’imagine cet égyptologue, face à sa découverte stupéfiante, une minuscule pyramide au milieu du désert.

Tiens, des graines ! Non ils n’auraient pas osé les momifier tout de même ! Disposées bizarrement, visiblement prêtes pour être plantées dans l’au-delà, et non pour être mangées…

Etrange, étrange, étrange, toute l’équipe est bouche bée, un ouvrier de fouille, lance :qu’est-ce qu’on risque d’en planter la moitié ? Pas de botaniste parmi nous. Le responsable égyptien des recherches répond : j’adore jardiner et vais m’en occuper….

Tout le monde se remit au travail, avec une grande excitation fébrile, poussera ? poussera pas ? de quoi rêver, rêver encore : quelle sera la plante des fois que…. ?

Et l’incroyable se produisit, un lotus sortait de ce petit pot, oui un lotus, fleur de longévité……..Mais, voyons un peu LÉGENDES OU RÉALITÉ….. ??????

Fête de la graine, c’est bien ; mais une pensé pour l’espèce WOODI, tous les individus connus étant des mâles, clonés sur le seul représentant sauvage connu découvert en 1895, en forme de palmier (genre encepharlatos ).

CHER WOODI EN TANT
QUE MÂLE SURTOUT PAS GAI
MERCI D’EXISTER

L’OUBLI DE WOODI
EN TANT QUE CLONE VOUS DIT
VIVANT QUAND MÊME !

REGARDEREZ-VOUS ?
LES PALMIERS SUR LES PLAGES
COMME MAINTENANT....

Pierre

 

Choisir une graine…lui dédier un poème;

Petite, petite
Minuscule
Ronde.
On la croit ronde

Noire
Toute noire
Un éclat de soleil
Elle brille

Discrète
Si discrète
Noire sur la terre noire
Elle s’y couche, métier de graine.

Il est temps, nigelle
De se réveiller.
Pointe tes pousses, écarte tes dentelles
Souffle le printemps, nigelle de Damas.

Voyage de la graine.

L’enfant mangeait son petit pain, rond et joufflu piqueté de graines noires. Elles craquaient sous ses dents, roulaient sur la langue, laissaient un goût inattendu et entamaient un autre voyage une fois avalées. Ceci est une autre histoire.
L’enfant sans question savait d’où venaient les petits yeux noirs de son pain. Chaque année, il en récoltait les graines et les ensachètait , petit tas par petit tas, dans une enveloppe banale qui sera classée dans une boîte en fer, un tant soit peu rouillée. Il y écrit en grandes lettres majuscule NIGELLE DE DAMAS. C’est le rituel annuel, celui d’égraineur grainetier.
« Ces graines récoltées, dit l’enfant, c’est pour mes goûters mais aussi à semer à l’automne ou en mars, quand tu veux pour les voir fleurir au printemps confirmé. A semer en gestes libres, à la fantaisie de l’espace. Plus tard, il faudra éclaircir les pousses dentelées qui se pressent hors de terre puis s’épanouiront des fleurs bleues ébouriffées de pétales et sépales entourés de filaments gardiens. »
Il racontait ses curieuses fleurs, assis en tailleur dans le chemin du jardin. Son public : trois escargots réveillés et deux autres encore cachés dans leur coquille, trop paresseux pour l’écoute. Les trois premiers étaient attentifs. L’enfant de son doigt rythmait son récit, les yeux cornes du public suivaient le mouvement. Ils en bavaient de plaisir, petits ruisseaux brillants qui séchaient très vite.
« Alors toi, tu veux connaître leurs couleurs, une fois fleuries. Elles sont bleues chez moi. Pas un bleu banal, elles commencent par un bleu soutenu qui se délave au fil des jours. Pour finir, par un bleu clair comme un matin à l’aube. Pas de rose, pas de blanc, ici, et je ne sais pas pourquoi. C’est comme cela. »
Le premier escargot satisfait de la réponse se mit à déguster une tendre feuille de pissenlit.
L’enfant se tourna vers le deuxième escargot :
« Et toi, tu souhaites savoir si elles sont solitaires. Je les crois très sociables ! Elles aiment être en groupe ! Quelquefois je les trouve même envahissantes. Un espace entre deux pierres, un creux entre deux bras du tubercule de l’anémone, une terre à l’abandon et hop, elles s’installent bien serrées. C’est le paradis pour elles. Tu vois, elles ne sont pas difficiles. Et puis, elles font un peu ce qu’elles veulent entre le vent qui les sème et ma main qui les lance à l’aventure…quelle fantaisie ! »
L’escargot rentra ses cornes, médita la réponse. Dans sa tête, il y avait beaucoup de copains qui venaient le retrouver dans sa coquille devenue bien vite trop étroite pour cette invitation surprise. Il en oubliait la feuille tendre de salade que lui tendait l’enfant.
Le dernier plus timide, n’osait pas poser sa question. L’enfant le cajole, lui propose le blanc d’une feuille de chou toute fraîche. L’encourage….C’est difficile…
« Dis, de la graine à la fleur, comment fait elle, la nigelle pour continuer sa vie ? »
« Oh, lui répond l’enfant, grimpe sur ta feuille de chou. Je t’emmène dans un endroit discret te raconter l’histoire d’une petite graine qui se voyait ronde mais qui en fait……. »
Il éclata de rire devant le regard ahuri du troisième lascar.
De toute façon, pour vous, c’est l’heure de la pause. Contentez-vous d’une poignée de graines noires de nigelle en apéritif, fermez les yeux et dégustez !

Dominique

 

Le Haricot Magique

Jacquou le Croquant
Avait dans sa poche
Un haricot sec et blanc.
Il y pensait tout le temps
De peur qu’il ne s’embroche
A travers son pantalon moche !
Il avait faim… mais c’est cloche
De le manger ; c’est si peu vraiment,
Il avait gros appétit, le manant !
Dans sa tête la graine de haricot blanc
Etait déjà en terre riche, Grand,
Multiplié, dix, vingt fois et cent !
Quand tout à coup méchamment
On le poussa de derrière par devant.

Le Haricot sauta dans le buisson ardent
Il crépita, bouillonna, et s’envola,
Sous la forme d’un cheval gris, aux ailes blanches
Qui ne voulait pas qu’on le mangea !
DFT

L’ Ancolie

Enfouie dans l’humus, cachée aux regards,
Patiente et forte tu traverses l’hiver et le gel
Attente mélancolique, repliée et endormie
L’ancolie enfin s’éveille,
Au premier regard d’un pâle soleil,
Ebouriffée, pétillante et joyeuse,
Tiges droites, fières
Econome de feuilles
Naissances de pétales, flamboyants
Calice discret, caché, abreuvé de rosée
Ou se désaltère le bourdon attiré.

« Tu as la beauté, la grâce de la fragilité. »

DFT

Danielle

 

Artère de lumière,
Sur une terre noire
Ruisselante et altière,
Tu laisses à entrevoir,
Ton trésor caché, épicé,
Dans le lit de ton sang.
Ta saveur arrachée
Parsèmera le savant.
Déchiquetée à petits feux
Sur la râpe créative,
Tes lambeaux courageux
Enchanteront nos âmes gustatives.
Poussière d'étoile perdu
Absorbée, engloutie,
Digérée sans retenue,
Par les sucs, déglutie.
Vendeuse de rêve,
Planète à toi seule,
Bateau de mille sèves,
Tu me rends aveugle.
Mes cellules t'engloutissent.
Le noyau de mes atomes,
Achèvent et finissent
D'assimiler tes arômes.
Délirant voyage,
Somptueux festin
Que tes noces sans nuage,
Dans l'antre de mes intestins.

A la Muscade....

La semeuse

Sa venue est rare et attendue.
Les champs, en jachère, s'offrent sans pudeur, chaque fois, assoiffés de ses petites graines.
Elle passe à chaque printemps. Comme une brise fraîche elle s'infiltre dans les moindres recoins poussiéreux. Elle en chasse l'ennui poisseux et dépose la question.
La semeuse de trouble, mine de rien, nous embarque dans son univers.
Son souffle léger disperse ses petites lucioles guerrières vers des terres arides. Ses petites ouvrières courageuses, pénètrent les sols avec ravissement et viennent piquer, tarauder, démanger le manteau argileux. Il craque enfin et de minuscules pousses apparaissent chargées d'un futur et possible épi, chargé de lumière.
Les nuages noirs de la fin de l'été peuvent arriver. Tout est prêt à recevoir leurs pluies primaires, assommantes et aveuglantes. Les orages et les tempêtes souffleront sans doute sur ces territoires engrossés par l'espérance et les détruiront en partie.
Elle reviendra. Elle revient toujours la semeuse, déposer au bord de nos maisons sa lumière, à portée de raison.

Isabelle

 

Ce conte a été écrit à 8 plumes, qui se sont associées pour suivre un fil conducteur défini ensemble. Le texte a été ensuite illustré par un atelier créatif de Valérie, mêlant enfants et adultes.

Puits-1
Puits-2
Puits-3
Puits-4

 

4-Histoire-de-donner-du-relief--apero-conte-9
5-Histoire-de-donner-du-relief--apero-conte-14
1-Histoire-de-donner-du-relief--apero-conte-11
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3-Histoire-de-donner-du-relief--apero-conte-10
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Chaque écrivant a réalisé son portrait en phrases courtes pour donner du rythme au texte.
Inspirés par Etienne Lecroart et ses Portraits en creux, les portraits sont mis en page en incluant le profil de leur auteur.

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T.S.V.

Les participants, après avoir salué la statue de Bounine et visité l’exposition d’Olga Boldyreff, se sont penchés sur les consignes du jour. La première de celles-ci concernait directement la statue de Bounine. Que pense-t-il, sur ce promontoire face au paysage qui se déroule devant lui ? Que pense-t-il, à l’entrée de la Villa Saint-Hilaire, bibliothèque qui conserve précieusement ses ouvrages ? Voici les réponses que les écrivants ont bien voulu vous transmettre… Ils ont ensuite écrit à la manière d’Ivan Bounine soit un texte en se basant sur les aquarelles de l’exposition soit parlant d’un voyage ou d’un exil.

 

Que pourrais-je bien penser, perché sur ce haut de jardin ? Grasse et ses collines abruptes. Je ne vois même pas la mer ! Mais lopin prestigieux puisque mes grandes guiboles bien sculptées sont posées à l'entrée de la Bibliothèque-Médiathèque de la sous-préfecture des AM, l'antre du savoir !

Par contre, long défilé de troisième et quatrième âges, les seuls à lire des bouquins en France en cette époque. J'ai bien observé mon entourage, les attitudes qui m'environnaient avant d'être statufié ! Bronzifié même ! Du Smart-téléphone omniprésent, sans réel langage parlé, de l'écrit, des SMS, mails, qu'ils disent !

Alors moi, avec mes prix Nobel et Pouchkine, j'ai bonne mine, même porté aux nues après une vie sans réel intérêt ! Car, vivant j'étais transparent, les hommes ne me jetant pas un coup d'œil puisque non intéressant dans leur moment présent ni passionnant par mes discours de basse philosophie. En effet, Roland Garros m'était inconnu, le tennis me laissait froid, quant aux "footballeux", ils étaient dans un autre monde que le mien… Alors, l'entourage se détournait de moi, ils restaient entre eux, ce qui ne me déplaisait pas, je pouvais ainsi rêver à mon avant, projeter mon après. Quant aux femmes, je m'en suis toujours méfié comme de la peste. Mes pauvres expériences n'ont été que ratage installés. Autant on m'a félicité pour mon écriture autant mes mots, prononcés, déclamés, murmurés n'étaient que nuages… Fi !

Alors, désormais je suis grassois pour de bon. Bien polissé, de longues stries dorées que le soleil fait miroiter. Ah, sur la dernière marche, voilà un groupe amical, des bouquins qui reviennent sur les étagères entre les bras… Soyez les bienvenus dans l'exposition qui m'est dédiée…

Ils ne m'ont pas donné une minute de leur intérêt, vous voyez… ça continue !

PS : Par contre, vous avez une bonne tête, vous l'exception gentille qui me regarde là où "ça ne se fait pas". Vous êtes intriguée ? A juste raison ! Pas d'explication à l'abstraction totale de la meilleure partie de mon individu, celle qui –contrairement au bien-pensant que j'ai développé à l'instant, seul discours possible à avouer- est mon vrai "moi". Qui m'a apporté de constants succès féminins et qui a largement expliqué le jaloux dédain de mes congénères. Tous très contrariés et envieux de cette aura rose et dorée que mon très beau corps, très bien monté et mon langage vendeur ont déployés tout au cours de ma vie. J'aimais LA femme, les femmes, toujours intrigué par la diversité de leurs attraits. Elles ont aimé le côté "mal-élevé" que j'affichais en face d'elles, ce pan de l'humain qui "ne pense qu'à ça". En fait, l'érotisme ne s'avoue pas, il se laisse percevoir… Je vous jure qu'elles ont sacrément deviné… Merci de votre joli sourire, chère jolie admiratrice du samedi 10 juin 2017…

Christine

 

Ah ! Que voici un coquinet de chat qui me saute sur les épaules endurcies, mais bienveillantes ! Alors qu’à l’horizon de ces montagnes, soudain, Grasse m’habite et vient heurter les souvenirs froissés, glacés de neige froide, de lentes plaines mornes subversives, pâles chevaux renâclant sous un bréviaire de lune et d’absinthe blanche…

Myriam

 

Quelle joie de voir autant de femmes qui me m’observent, me scrutent, me dévisagent.
Si elles savaient que j’incarne régulièrement cette statue plutôt que les autres bustes, plaques commémoratives ou exemplaires de mes romans, nouvelles, journaux intimes.
Et quel plaisir que ce sculpteur-là !
Certes je suis figé dans mes mouvements mais dans une posture bien agréable. Mes appuis sont stables et il n’a pas oublié ma canne qui me donne aussi quelque prestance et maturité. Ma casquette me préserve aussi mais me permets surtout de n’être ébloui lors de mes contemplations. Ce belvédère est une réussite. Je ne regrette aucune de mes maisons à Grasse mais cette vue vaut bien les autres, magnifique et finalement davantage vivante notamment par tout ce passage vers ce lieu de culture.

Laurent

 

J'ai tant aimé la grâce de ce paysage, tellement aimé ses couleurs, son soleil et ses oliviers.
Regardez mon habit, il vous en dit beaucoup ; Je n'étais point hobereau mais un aristocrate vaincu par un régime de pouvoir. J'étais un exilé. J'ai fui ma terre chérie, abandonnant tout derrière moi.
La France m'a accueillie. Elle a ouvert ses bras et je m'y suis jeté.
Merci de cette œuvre à ma mémoire, j'en suis fier et heureux. Yvan Bounine juin 2017

Nelly

 

"Merveilleuse est la vie à GRASSE...Sa lumière, son bleu Azur, ses parfums.

Je vous offre cette légèreté, ce bonheur de vivre... Heureux je suis ! Admirez, prenez, respirez, goutez... délectez-vous !!!!!!

Chantal

 

J’ai fait presque le même voyage que de mon vivant… Moscou, Grasse. Encore installé en hauteur, une belle vue, le chaud soleil, le jasmin qui embaume… du temps pour penser, méditer… Manquent les femmes, la chaleur d’un corps.
Et pourvu que les oiseaux ne me chient pas dessus…

Catherine

 

Postérité ? Peut-être, mais écrira-ton encore comme nous l'avons fait dans les siècles suivant ? Liront-ils comme nous avons lu ?
Et puis ma statue associée à une bibliothèque, pas trop mal comme idée, grâce à celle-ci certains de mes textes flotteront dans ce pays que j'ai tant aimé, lieu d'histoire des senteurs qui se mélangeront pour toujours au mystère de la poésie....
PASSANT ! Parfumez vos poèmes comme des notes de cœur.....

Pierre

 

Quel air frais… je respire sous ce pin de la bonne odeur de la résine… résine des pins, des sapins… sapin, arbre de mon enfance dans la grande plaine que j’ai quittée il y a bien longtemps. Ce sapin, couvert de neige l’hiver, toujours vert au printemps, brûlant et odorant l’été, laissant tomber quelques aiguilles à l’automne. C’est ici que j’ai aimé écrire dans le calme bleuté, bleuté du ciel, bleuté de la mer bleu vif sous le mistral. Quel honneur, ma statue trône près des lecteurs, près des gens de lettres, comme j’aimerais retrouver mes amis tant aimés !

Blandine

 

Ah ! Que cette chaude lumière traverse mon œil agrandi par la beauté du lieu !
Un vent léger, jupé, qui s’agace et se retourne, tant il sait plaire au voyageur qui écoute les couleurs.
Enhardi, je négocie avec le temps à prendre, avec la prière au bleu éclatant qui souligne la côte d’un geste incisif.
Je suis là et n’ai plus qu’à attendre qu’un passant s’immobilise à mes côtés, dans le vif-argent du silence, la rencontre sera aisée.

Myriam

 


 

Voyage de ma vie sans patrie

1 - Je me souviens la première fois où j'ai ouvert les yeux en humant l'air iodé. Mes nasaux s'étaient transformés en cristaux de sel.
Vêtue de mon impair et chaussée de mes bottes en caoutchouc je m’enfonçais dans ce paysage brumeux où l'horizon n'existait pas
2 - Départ pour un autre paysage en terre inconnue allemande où rudesse et austérité m'ont
3 - Voyage sur les pas de mes ancêtres. Des cactus gigantesques poussés par une chaleur écrasante
4 - Laisser ma terre ancestrale pour découvrir cette terre d'accueil où j'écris de temps à autre depuis la Villa Saint Hilaire BOUNINE m'observant où depuis my sweet home admirant au loin la mer...
5 - Départ pour des paysages lunaires, balayés par les vents, aucune âme. Seuls quelques rennes posés dans ce décor épuré. La vie semblait s'être arrêtée.
6 - Une arrivée au pays de la jungle, des lianes, des sacrifices, des mystères d'une civilisation qui fouille et regorge de merveilles. Un peuple heureux de vivre où chacun s'amuse, rit, du seul son de leur voix.
7 - Des clichés d'une île paradisiaque! Oui croyez-vous j'y ai vécu même si elle existe aussi en carte postale. Je sens encore le sable-farine me caresser les pieds. Des grains de sable d'une couleur blanche immaculée. La puissance des rayons de soleil sur le sable transperçait mon cristallin.
8 - Ah je me souviens aussi du pays où le soleil ne se couche pas, où mes yeux ont beaucoup peiné à se fermer, où l'air si pur me tambourinait la tête, où j'ai découvert "l'art de ne rien faire". Une nature vierge peut-être jamais piétinée par l'Homme ?
9 - Et ces couchers de soleil qui vous subjuguent et vous laissent bouche bée ! je contemplais, j'ai contemplé, je contemplerai, je contemplerais sans cesse...
Jamais je ne m'en suis lassée, jamais je n'en ai été lassée, jamais je ne m'en lasserai, jamais je ne m'en lasserais......
10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17 voyagent dans ma tête...
18 - VOYAGE EST MA VIE ET MA VIE EST VOYAGE
- " Votre prochain voyage Madame ?" me demande une passante
- " Une terre qui m'accueillera. Patrie ou pas peu m'importe - seul le voyage est important" lui répondis-je

Chantal

 


 

Comment m'habituer facilement à répondre, Pékin, à la question basique, où êtes-vous née ? Et surtout à prendre gentiment tous les commentaires qui en découlent ? Ces questions primaires qui se terminent toujours par… et tu parles chinois ? Oui, normal puisque née en Asie profonde dans ces époques sévères où peu d'étrangers pouvaient "exister" sous un Mao Tsé Toung azimuté ! Peu nous importait, mon père parlait couramment sept langues, un CV garni de brillants diplômes littéraires, il était le traducteur multilingues des "œuvres" du n°1, l'indispensable, recueillant mystérieusement sa confiance.

Ma mère et moi, étions terrées dans un arrière-palais très beau, orné d'écarlate brillanté, de multiples déclinaisons- multicolores œuvres d'artistes sélectionnés, des sols marbrés, des meubles-bijoux mais interdites de sorties sauf accompagnées, et très précises. Du coup, c'est ma petite maman qui était mon institutrice attitrée. Pas de laisser-aller, elle ne voulait que de l'impeccable, ah, ça bardait ! Mais je devenais "à sa convenance" autrement dit "bonne élève". Elle me notait… J'évoluais. Etait évoquée à mi-voix un possible retour vers Paris dont elle pleurait l'absence.

Emprisonnées dans un cocon désagréable à vivre, dont le nom était internement. Les années filaient sans réelle racine. Seuls les jardins encerclés par notre "demeure" racontaient l'existence qui filait et la ronde de la Nature. Nos collections de bonzaïs requéraient une attention bienvenue. Tout au fond, un superbe tableau de pierres dressées. A une époque difficilement repérable, les glycines aux grappes violines dorlotaient les pivoines qui explosaient, c'était le printemps. L'été ne nous touchait pas, le mot soleil était interdit et l'astre ne se risquait pas dans ces cours très protégées, c'était le méchant, bien trop concurrent de la grandeur du Grand Timonier de l'Etat ! Insensible automne, dont les Ginkgos Biloba d'or fin étaient réservés aux yeux de Monsieur Mao ! Nous savions l'hiver aux neiges solidement installées. D'énormes nappes cotonneuses ne fondant pas, petitement violentées par les patounes des oiseaux attirés par nos miettes. La chatte de la maison, ma Minette, ma seule amie et confidente, les regardait d'un œil torve, ne bronchait pas connaissant le froid de cet espace candide et seuls de longs frissons-fourrure traduisaient son attention. Elle aussi, en avait pris son parti, comme nous. Il fallait faire avec… Il fallait faire sans…

Et puis, c'est arrivé… Comme ça, sans s'annoncer. Aucun tremblement de terre, non des gardes qui n'ont pas frappé à l'huis, ni cris ni hurlements méchants, qu'une saccadée traversée de l'entrée, et un fracas au pas camarade ! Mon père, sévèrement encadré, nous rejoignait avec une condamnation inattendue, nous avions jusqu'au lever du jour pour nous préparer à déguerpir. Même en parlant couramment le chinois, Papa n'obtenait aucune réponse à ses questions, aucune raison à notre éviction drastique. Ils ont dormi ici et là, dans un souci précautionneux.

Au milieu de bien d'autres blancs, nous avons pris la route jusqu'à la frontière. J'ai aimé tout ce trajet qui effaçait le train-train de nos vies. Les carrioles où ils nous avaient fait grimper traçaient une longue ligne cahotante, avalant creux et bosses dominant des flancs entiers de montagnes, striés des plantations de thé, griffés d'une luxuriance admirable. Encore du multicolore qu'un œil de peintre aurait admiré, voulu reproduire. Nous regardions les dernières images de ce pays que notre famille quittait comme des reliques précieuses, des souvenirs ancrés solidement, à dorloter et raconter plus tard.

La récréation triste s'est terminée soudain. Voilà, à partir de là, sa grandeur Mao vous abandonne… Sans doute la frontière…

Ils ont tourné les talons, laissant en plein milieu de la nature une troupe d'humains sans grande fougue mais qui devait réagir. Les quelques-uns parlant les dialectes locaux dont mon père, ont attrapés les commandes de la suite à venir. On a marché… Longtemps, entre des villages misérables, des collines très belles, très vertes mais affamés que nous étions, il nous devenait difficile d'exhiber et contenter une âme poétique !

Le panneau nous disait "arrivés". Le confirmait, l'une des multiples installations charitables internationales. Ouf ! Nous avons pu déposer nos baluchons, reposer nos têtes, nos dos, nos jambes, pauvres humains qui ne réfléchissaient même plus. Il nous fût expliqué, au confort des tentes primairement installées que nous allions être chargés dans des trains dont la modernité (toute relative) allait nous changer agréablement. Là encore, moi la môme, j'ai passé de longs et très bons moments avec les pique-niques imposés au long du trajet, le nez collé au paysage défilant, magnifique film dont je découvrais, emballée, le renouveau. Et puis ce fût la mer ! Découverte sublime, une immensité bleue parsemée de jonques chatoyantes dont les longs coups de rames faisaient grelotter l'imperturbable aqueux. Maman ! Papa ! Regarde comme c'est beau ! Les adultes retombaient dans le vivant, abandonnaient quelques instants l'incertitude d'un futur projeté grave. Des questions existentielles, où ? Quoi ? Comment ? Les nuages vitaux flottaient entre les grands, difficiles à avouer. Maman pleurait, des reniflements sincères, profonds. Triste ? Soulagée ? Inquiète ?

Moi, je n'arrivais pas à "jouer" comme les autres m'y invitaient. Ils n'étaient pour moi que des inconnus, inhabituée que j'en étais. Jamais croisés, ni même aperçus ces semblables qui m'approchaient gentiment. A 13 ans, pour la première fois, je rencontrais mes doubles. Tout un monde inimaginé.

Voilà une longue parenthèse…

Paris, un changement monstrueux. Bien sûr que nous nous sommes appliqués à reprendre le cours du moment. Nous y sommes arrivés. Il n'en reste que je me hérisse à la question…

… Où êtes-vous née ?

Christine

 


 

Le vallonnement infiniment doux de tes monts couverts de sapins, le scintillement glacé de tes lacs, la chaleur de tes habitants et la rudesse du climat me manqueront. Je vous quitte à regret. J’emporte avec moi l’odeur du sapin fraîchement coupé, la douceur des champignons d’automne, l’âcreté des fromages, la couleur du soleil se couchant sur le sommet, le bruit de la pluie dans les sous-bois, le silence ouaté de la neige.

Me voilà partie, avec toutes mes possessions. Dans un camion. La grande aventure. Traverser les Alpes, arriver dans le pays de "super-menteur" et de "mangez des pommes", la France de Chirac, du chômage, des malversations, des dissolutions, des élections, la France de la douceur de vivre, de la gastronomie, de la convivialité, de la chaleur qui s’intensifie au fur et à mesure que le Sud se profile à l’horizon, de la végétation qui change imperceptiblement, mais sûrement. Les maisons aussi, changent. Les bruits, les odeurs, tant de nouveautés à découvrir. Et surtout, surtout, la mer, là-bas, bleue, grande, promesse de l’infini du monde.
Tant de premières fois… Fin du voyage… Décidément, Grasse est une vraie terre d’accueil pour les exilés volontaires, ou non. Des collines aussi, tendrement arrondies. Rien d’abrupt dans ce panorama, à première vue. Et pourtant, là un rocher, là un pic, là des touristes envahissants et ne respectant rien. Mais ici les verts gris rassurants de l’olivier, les jasmins qui embaument, les lauriers-roses qui ponctuent de taches de couleurs chaque détour dans la ville. Toutes ces nouveautés qui peu à peu deviendront familières.
Puis la France du 21 avril. Partir ? Rester ? Ouf le peuple a su raison garder.
De chaque brindille de la vie, nous faisons notre nid. Un peu de chez nous, avant, beaucoup d’ici, maintenant. Et l’histoire, nous y contribuons à notre manière, à notre niveau pour l’écrire aussi. Et apportons à la France, ce petit rien de l’étranger qui fait sa grandeur.
Mais l’odeur du sapin fraîchement coupé, ça je n’y peux rien, ça me manque tous les jours !

Catherine



Lorsque je jetai mon regard sur les champs dorés, les bouleaux et les trembles frémissant sous le vent, je devinais qu'il serait le dernier.
Au loin résonnaient les cris des bolcheviques réunifiés en hordes, commettant exactions, incendies. Il me fallait quitter ce lieu que j'aimais, abandonner Petr mon fidèle serviteur. Il savait tout de moi, de mes chevaux, de mes courses effrénées. Il garderait les lieux et les terres alentour. J'abandonnais la datcha aux volets bleus, imprégnée de mes doux souvenirs d'enfance.
Je m'y étais réfugié espérant que l'orage s'apaise, mais j'étais talonné il me fallait partir. Les chevaux écumaient, un instinct leur dictait d'avancer coûte que coûte. L'attelage brinquebalait sur les ornières du chemin. J'emportais la magie des tapis orangés garnissant les murs de la pièce où grand père Leonid fumait son tabac. Il attendait que grand-mère Ekaterina remplisse la théière au doux parfum de fraises et de baies séchées. Je garderais précieusement en moi, les rideaux bleus et blancs à carreaux, le feston de la nappe, la chaleur de l'énorme poêle les soirs d'hiver.
Grand père avait hérité de ce lopin de terre et en avait acquis de nouveaux, représentant sa réussite. La datcha était son refuge, chaque année il y séjournait quelques semaines avec sa famille, puis il rentrait à Voronej reprendre ses activités. Une belle existence, où par alternances il retrouvait sa terre. Nous y passions des jours de bonheur. D'un geste ancestral, il taillait les bois morts, les entassait sous l'abri aux poutres du même bleu que les volets. Le jardin reprenait vie, c'était pour lui une joie d'enfoncer sa fourche dans le sol meuble. Il venait s'y ressourcer. Tenant sa main j'allais à ses côtés confiant en un bel avenir. J'entends sa voix me dire : « il te faudra étudier, partir et voyager, voir le monde mais, ce lieu petit Vassia il t'appartiendra jusqu'à la fin de ta vie, tu en es le détenteur, le témoin. »
Grand père Leonid ne sut rien de la guerre et partit avec l'espoir qu'il avait semé en moi. Ma route fut semée d'embûches et de joie et d'amours.
Pendant des années mes yeux ont scruté l'horizon à l'Est cherchant l'immense paysage ondulant sous le vent. Durant toute ma vie ma Russie bien-aimée a hanté mes jours et mes nuits. Rien n'a pu remplacer ses couleurs et ses ciels assombris, ni la fumée de la cheminée s'élevant dans les brumes d'hiver.

Nelly

 


 

D’après les aquarelles d’Olga Boldyreff

Les deux mouettes
Jour de grand vent… le mistral souffle en colère et tord les rares herbes qui émergent du sable. Frileuses, silencieuses, les deux mouettes se tournent vers le soleil, désespérément, pour sécher leurs plumes. Au loin, le cri du goéland accentue l’atmosphère gelée et sinistre. La forte odeur des algues séchées nous entoure alors que le sable soufflé par le vent nous aveugle.
Au loin Saint-Raphaël
Des buissons épineux jaillissent des rochers, des arbrisseaux touffus ondulent sous la brise. L’air est parfumé… le myrte, le jasmin, la tubéreuse embaument. Les toits rouges émergent d’une prairie verdoyante comme les coquelicots dans un champ de blé au printemps. Quelques cyprès longent une voie imaginaire et au loin le rouleau d’écume de la mer ne se lasse pas de prendre d’assaut le sable ondulé. Le bercement de la vague accentue l’impression reposante de ce paysage aux couleurs pastel.

Blandine

Bounine : aquarelle sur l’escalier du jardin de la "Jeannette"

Assis sur la première marche en haut de l’escalier en pierres blanches, je sors mon tabac blond de la poche de ma chemise blanche. Les étoiles de jasmin et les fleurs d'églantier tourbillonnent, tombent en pluie sur les buissons de buis et le parterre dallé du petit sentier qui traverse le jardin. La neige tombait sur Moscou, les silhouettes noires se hâtaient sur les trottoirs, le vent du Nord s'engouffrait sous mon manteau, de sombres pensées m’animaient, je rentrais chez moi pour la dernière fois.
Le mistral souffle par saccades sous le ciel d'azur, feuilles et fleurs se balancent et dansent, je suis chez moi dans la clarté du Midi.
.Je roule ma cigarette dans les douces senteurs du lilas, dans le bruissement du feuillage et j’entends l'étrange mutisme de nos champs. L’odeur de la cuisine de Vera se mêlent aux effluves de la terre et des fleurs de ce pays-là, de ce pays où je vis avec la mer pour horizon .L'arôme émanant de la cuisson des vatroushkis m'entraîne dans la cuisine sombre de l’immense maison d'Orlov au milieu d'une mer de blés, d'herbes et de fleurs.
Assis sur la première marche, j’assiste au déroulé des images dans le jour qui décline sur le jardin qui ce soir m'ensorcelle. Tchekhov à mes côtés dans le jardin de sa maison d'Aoutka, au-dessus de Yalta m'entretient de sa passion des arbres, des fleurs et des animaux.
Le mistral souffle et avec lui le souffle de l'éternité.
Je fume. Mêmes gestes. Même tabac. Je contemple les volutes de fumée se dissoudre avec magie dans le spectacle évanescent d'une vie où tous les contraires ont essayé de se faire une place.
Les vapeurs du tabac ce soir me donnent le vertige. La petite fraicheur dans la senteur des fleurs mêlées m'enivre. Le chant des cigales, la musique moujik, les murmures de l'exil, l’exaltation du présent accompagnent ma béatitude nonchalante.
"Yvan, viens, c'est prêt."

Vatroushki : petites brioches russes au fromage.

Hélène de la Siagne.

Dans un premier temps, les écrivants ont inventé un personnage et décrit son environnement, tout en écoutant une Gymnopédie d’Erik Satie.
La seconde partie, plus ludique, consistait à réinventer des paroles sur des chansons du répertoire classique enfantin..

 

 

Un ramasseur d’algues ou de coquillages.
La mer, à marée montante, les vagues, le ressac, des traces de pas sur le sable humide.
Transhumance humaine, sur la route des gens qui marchent à la queue leu leu, charriant leurs bagages, silencieux.
Grande mélancolie, les champs déserts, grandes étendues vertes, des champs vides à perte de vue. Horizon lointain, le ciel est couvert, nuages lourds, quelques rayons de soleil percent les nuages de temps à autre.
Marche silencieuse de la colonne humaine. Les enfants ne jouent pas, ils suivent, avec un regard vers le laboureur de la mer, qui continue son travail, indifférent à ce cordon humain.
Les pas sur le sable s’effacent au fur et à mesure que l’eau monte, le laboureur recule vers la plage. Il se rapproche des gens qui marchent sur la route côtière. Il finit par arrêter son travail et les regarde immobile tournant le dos à la mer, sans rien dire. Il se met à marcher sur le bas-côté de la route, là où l’herbe pousse. Il avance le seau à la main, le râteau sur l’épaule, tête baissée. La mer a envahi l’anse. Il n’y a plus de plage.
Sous le ciel très bas, les routes se séparent. La colonne continue d’avancer sur la route. Le laboureur prend le petit chemin vers sa maison. Les enfants tournent la tête vers la chaumière à la cheminée qui fume.

Marie


 

L'enfant s'est réveillé Dans le matin frais de ce nouveau jour qui est rose et clair
La fleur au jardin attend la belle lumière
Doux l'enfant, il n'a pas pleuré
Il a regardé le plafond tranquillement
Et maman est venue les bras tendus
Ils se sont regardés tendrement
Puis emmené, ils sont sortis dans le jardin
Respirer, humer, écouter
Le printemps chantait le renouveau
Verte la feuille, rose la fleur, gazouille l'oiseau
la rosée a caressé ce monde
la mère et l'enfant se sont embrassés.

Sylvie


 

Tu mènes ta solitude, dans ces grands espaces vierges, Jean, de ton pas lourd et pesant et pourtant si léger. La terre ne se marque pas de ton pas. Et ta trace est partout. Tu vas, droit devant, t’accordant mille détours indispensables. Pas de pause, que des pas. Longs ou non, lourds et légers, dans ces contrées vierges. La brume qui t’entoure te dissimule, te protège. Et pourtant le soleil n’est jamais loin. Et notre regard te cherche. Parfois te trouve. Et tu marches seul. Accompagné de toute l’humanité qui t’habite. Accompagné de ta présence au monde. Accompagné de tes pas, longs ou non, lourds et légers. Arriveras-tu au bout de tes pas, Jean ? Ou sais-tu déjà que ton but est ta quête ?

Catherine


 

Samedi 29 Avril 2017
Sur un air de « Aux Marches du palais »

>Je n’aime pas les mains molles
Je n’aime pas les mains molles
Molles comme des guimauves, lon la
Molles comme des guimauves.

Rien n’ vaut une bonne poignée,
Rien n’ vaut une bonne poignée,
Une poignée ferme et franche, lon la
Une poignée ferme et franche.

Mains poisseuses, idées creuses,
Mains poisseuses, idées creuses,
Doigts collants, rêves perdants, lon la
Doigts collants, rêves perdants.

Monsieur si tu voulais,
Monsieur si tu voulais,
Tu changerais de poigne, lon la
Tu changerais de poigne

Change donc de logiciel,
Change donc de logiciel,
Si tu veux voir mon ciel, lon la
Si tu veux voir mon ciel.

Un poisseux n’a pas d’amoureuse,
Un poisseux n’a pas d’amoureuse,
Tu n’auras pas mon corps, lon la
Tu n’auras pas mon corps.

Marie et Hélène


 

Chanson sur la mélodie de "Au clair de la lune"

Dans notr' petit' rue
J'ai un nouvel ami
Il arrive tout l'temps quand le ciel s'assombrit
Je le trouve' petit
Et vraiment rabougri
Alors je l'attends tous les soirs en mangeant.

Dans notr' petit' rue
A la fin d'a journée
Mon goûter en main
Je cours à tout' volée
je m'assied par terre
et rêve à l'univers
Quand surgit l'éclair
Qui me terrasse par terre.

Dans notr' petit' rue
l'ami est revenu
Il m'a vu par terre
Et ne su pas quoi faire
Le temps lui montra
Qu'il pouvait être là
Et je me levai
Pour bien le remercier.

Dans notr' petit' rue
je l'ai bien attendu
je n'avais pas compris
Qu'il était r'parti
Car la pluie n'était pas
Au point aujourd'hui
Vous devinez ainsi
Quel est mon ami.

Sylvie


 

Sur l’air de "Au clair de la lune"

Tu marches sur la dune
Du sable jusqu’aux g’noux
T’as pas l’habitude
De ce sirocco
T’as perdu Neptune
C’était ton chameau
Il a l’infortune
D’être parti trop tôt

Perdu dans l’désert
Tu crèves de soif
T’es seul sur la terre
Tu rêves d’une terrasse
Ohla mais que vois-je ?
Un serpent tout jaune
T’as bien les chocottes
T’as même les foies

Le serpent s’enfuit - hi
C’était pas ton heure !
Tu penses à la pluie - hi
T’appel’rai bien ta mère
C’est alors qu’arrive
Un p’tit bonhomme blond
Je te l’donne en mille,
Il veut un mouton !

Catherine


 

Sur l’air de "À la claire fontaine"

Au mystère de la vie
je l'ai trouvé si trouble
Que je m'y suis noyé
IL y a longtemps que de poisse
Jamais je ne t'aimerais
Sous la plus haute marche
Je suis tombé bien bas
Sur le bout de la rampe
Le projet chantais
Monte, poisse, monte
Toi qui à le planning
Tu as le projet à cœur
Moi je l'ai embourbé
C'est pour ce petit complot
Qui ne peux plus m'aimer
pour ce tout petit projet
Que je lui refusais
J'ai perdu mon projet
Sans l'avoir digérer
pour un peu de poisse
Que je méritais

Pierre


 

Sur l’air de "À la claire fontaine"

Dans la campagne verte
Trônait un olivier
Tous les oiseaux sur terre
pouvaient s’y réfugier

Oh magnifique nature je t’aime
Pourquoi l’homme t’a tant meurtrie

L’immensité des mers
aux reflets argentés
Les poissons trouvent repère
En ballets colorés

Oh magnifique espèce je t’aime
Pourquoi l’homme t’a tant blessée

Oiseaux, oiseaux chantez
Egayez nos matins
Volez dans le ciel zébré
de nuages malins

Oh magnifique espèce je t’aime
Pourquoi l’homme t’a tant blessée

Montagne dressée aux cieux
Si fière de dominer
Connais-tu nos aïeux
Etaient-ils tout respect

Oh magnifique nature je t’aime
Pourquoi l’homme t’a tant meurtrie

Arbres fruitiers vergers
Offrez nous vos beaux fruits
Jardins de fleurs, forêts
Embellissez nous vite

Oh magnifique nature je t’aime
Pourquoi l’homme t’a tant meurtrie

Danièle